Visite de Banyalbufar et descente jusqu'à sa "plage". Une rivière finit en chute d'eau dans la baie, donnant une couleur verdâtre à l'eau de mer toujours bleue. Je défie quiconque d'avoir envie d'y passer l'après midi...
Ensuite, Estellencs est un joli village où il fait bon s'arrêter (hors saison, sinon impossible de se garer!) pour boire un café. Une jolie étape le long de cette route sinueuse et dangereuse où le vide est le moindre des périls. Le passage étroit dans les villages, les bus et les touristes comme moi rajoutent à la difficulté de l'expédition!
Au passage, nous nous arrêtons pour visiter l'une des nombreuses tours de guet présentes sur toute la côte de l'île. Vestige d'un passé où l'on annonçait l'arrivée d'envahisseurs par des feux, certaines de ces tours se visitent. celle-ci est bien aménagée, malgré un passage étroit à l'intérieur. D'autres, comme celle du cap Formentor (péninsule du nord), ont un accès plus périlleux.
Nous terminons par un stop à Andrax et son port de plaisance, un
petit St Tropez factice mais qui plaît aux riches propriétaires de bateaux. Je pense qu'à un certain niveau de vie, on se moque de trouver un peu de culture et d'identité locale. Les seuls repères que constituent des marques comme Gucci, Versace ou Polo Ralph Lauren doivent suffire à rassurer les riches plaisanciers. Payer à prix d'or une bulle qui nous préserve de la triste (mais vraie) réalité des choses... Comment ne pas se rendre compte qu'on vit dans l'erreur... bref!
Cette première journée se terminera comme la plupart des soirs de ces 15 jours, par une ballade à pieds le long de la mer jusqu'à Magaluff. On comprend alors peu à peu où nous sommes tombés! Un kilomètre à pied nous sépare d'une enclave germanique où se côtoient les pires travers de l'espèce humaine, si tant est que ces teutons-là en fassent partie!
Pour faire simple, je dirais seulement que les clichés existent et qu'ils sont rédhibitoires pour des gens à peu près sains de corps et d'esprit. Des groupes de gros gars rotant descendent leurs bières tandis que passent dans la rue des filles à peine habillées et à peine majeures.
Les uns lorgnent, les autres tentent de descendre un peu ce qui leur sert de jupe et qui dévoile la totalité de leurs gambettes, sinon plus.
On rajoute à ça, le bruit, l'odeur de gras, la malbouffe partout et les néons et je pense qu'on touche là au degré zéro de l'humain.
Nous y sommes pourtant retourné chaque soir, un peu par voyeurisme et aussi parce que l'animation Neckermann purement allemande de notre hôtel était inintéressante. A Magaluff, nous étions transportés ailleurs, plus proches du "Port d'Amsterdam" de Jacques Brel que d'une destination méditerranéenne. Avis aux amateurs!
Monsieur,
RépondreSupprimerj'ai lu avec intérêt l'ensemble des billets que vous a inspiré votre escapade à Majorque. je vous remercie de ce témoignage, humble et pratique, qui présente une utilité pour les randonneurs ou esprits curieux, dont je suis.
je désire cependant revenir sur une monstrueuse erreur que vous faites à l'occasion de la visite du port d'Andrax.
Vous y évoquez des gens qui "à partir d'une certain niveau de vie" n'aurait aucun attrait pour la culture véritable, et ne désireraient que l'illusion d'une bulle faire de marques internationalement connues, comme autant de superficiels et rassurants repères ...
Pour un homme riche comme moi, bien élevé, appartenant à l'aristocratie de l'esprit, ce type de vison du monde complètement caricatural est très angoissant !
S'il existe bien en effet une catégorie de nouveaux riches (hélas en plaine expansion avec la croissance de la pègre internationale liées aux mafias nées de la chute du mur de Berlin) qui correspond à votre description, sachez que les gens riches bien élevés perpétuent généralement un mode de vie ancestral dans d'antiques demeures qu'ils tentent de conserver malgré des environnements fiscaux et sociaux très défavorables, qu'ils tentent de protéger des territoires pour que ce qu'on appelle la "campagne" continue d'exister et ne soit pas qu'une sinistre succession de pavillons mornes, sans âmes, et entourés de jardinets ridicules et stérilisés.
Les mêmes sont aussi généralement à l'avant garde en matière de réflexion sur le devenir de l'humanité, de coopération pour un monde meilleur, d'altruisme véritable (et non de générosité niaise à courte vue).
Ce sont aussi des jeunes gens riches qui ont permis le plus souvent que soient perpétuées les traditions qui font le charme de ce que vous aimez rencontrer en flânant à travers l'Europe !
Mais notre richesse à nous n'est pas ostentatoire comme ces nouveaux riches tristes et vulgaires, jamais satisfaits de ce qu'ils possèdent. Notre richesse matérielle est consubstantielle d'une culture ! Elle nous permet de maintenir un niveau indispensable d'indépendance, d'élévation de l'esprit, de science et de liberté tout simplement ! Et elle nous permet de préserver de beaux endroits, à l'écart de la folie du temps présent !
Pour combien de temps ? Hélas, peut être plus beaucoup ! Mais réfléchissez mieux avant d'avancer des propos si généraux.